Combien gagnent vraiment les agriculteurs? parmi leurs principales revendications figure le niveau de vie. Leur colère ne décroît pas depuis leur soulèvement en janvier dernier. Certains affirment se verser des salaires qui ne dépassent pas les 400 euros par mois tandis que d’autres gagneraient très bien leur vie. Mais qu’en est-il vraiment ?
Depuis plusieurs semaines, la rémunération est au cœur des revendications des agriculteurs, qui affirment se verser des salaires dérisoires et faire face à d’importants niveaux d’endettements. Leur activité n’est selon eux pas rémunérée à sa juste valeur. D’un autre côté, certains agriculteurs vivent très bien de leur métier, c’est le cas notamment des viticulteurs.
Dans le détail, il faut savoir que ce métier fait partie des secteurs on l’on constate les différences les plus importantes de niveaux de vie. Un rapport de l’Insee indique qu’en 2020, les 10% les plus aisés touchaient 3700 euros par mois, tandis que les plus modestes ne dépassaient pas les 900 euros.
Pour faire une comparaison avec le reste des travailleurs français, il faut savoir que les 10% les mieux payés touchent 3300 euros par mois et les moins aisés 990 euros. Les revenus agricoles varient en fonction du secteur de production. Par exemple, en 2020, le niveau de vie médian dans la filière « bovins viande » était de 19 500 euros, tandis qu’il atteignait 27 100 euros dans la filière viticole.
Les écarts de salaires importants entre le secteur de l’agriculture conventionnelle et de l’agriculture biologique
Dans la plupart des secteurs, l’agriculture conventionnelle demeure plus lucrative que l’agriculture biologique. Cet écart est particulièrement flagrant dans les deux secteurs où la part de bio est la plus élevée : le maraîchage (21,5 % de bio en 2020) et la production de fruits (18,5 %). Dans ces filières, l’excédent brut d’exploitation par exploitant, qui est un indicateur de rentabilité, était respectivement inférieur de 57,7 % et de 31,1 % en bio par rapport à l’agriculture conventionnelle.
Dans le système actuel, le niveau de vie augmente également en fonction de la taille des exploitations agricoles. Les petites exploitations ont un taux de 23 % d’agriculteurs pauvres à leur tête, tandis que ce taux est de 17 % pour les exploitations de taille moyenne et de 10 % pour les grandes exploitations. Une exception à cette tendance est observée chez les micro-exploitations, où le taux de pauvreté atteint 15 %. Dans l’ensemble, le taux de pauvreté pour l’ensemble des agriculteurs est de 16 %, ce qui dépasse celui de la population générale, établi à 14 %. Ce dernier est défini comme un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian.
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