Contrairement à ce que beaucoup croient, les salariés au Smic peuvent accéder au crédit immobilier et devenir propriétaires de leur propre logement. Il est vrai que les taux des crédits se sont envolés durant les deux derniers années, et les banques sont de plus en plus exigeantes, mais devenir propriétaire en touchant mois de 1400 euros par mois n’est pas un rêve inaccessible.
En effet, les salariés au Smic peuvent emprunter et devenir propriétaires ,et ce malgré les difficultés apparentes de la démarche, dues notamment au salaires mais aussi aux exigences de certaines banques, qui demandent systématiquement un apport personnel.
Ainsi, les 3,1 millions de personnes qui touchent 1398 euros par mois peuvent décrocher un prêt, mais elles doivent disposer en amont de 10% de la valeur du bien qu’elles souhaitent acquérir. Flavien Lefreche, expert crédit pour le courtier Pretto a expliqué à Capital que cet apport initial de 10% couvre les frais de garantie et les frais de notaire, tout en étant aussi une preuve pour le banquier de la capacité de l’acheteur à épargner de manière disciplinée.
Selon les informations recueillies auprès de l’expert, la capacité d’emprunt d’un salarié payé au Smic est de 90 730 euros grâce à un crédit étalé sur 25 ans, et moyennant un taux de 4,22%. Les mensualités pour une personne seule s’élèvent à 490 euros, ce qui représente un taux d’endettement de 35%, conforme à la limite établie par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). En revanche, un couple gagnant deux salaires minimums peut emprunter jusqu’à 181 275 euros, avec des mensualités de 979 euros.
Salariés au Smic : 26 mètres carrés à Marseille
Par ailleurs, Pretto a procédé à l’évaluation du pouvoir d’achat immobilier d’un individu percevant le salaire minimum dans une trentaine de villes françaises, c’est-à-dire la surface qu’il pourrait être en mesure d’acquérir avec son budget. Il n’est pas surprenant de constater que les travailleurs touchant un salaire mensuel net de 1 398 euros ne peuvent se permettre de grandes folies à Paris.
En effet, une personne au salaire minimum ne pourrait acheter qu’un appartement de 9 mètres carrés au maximum dans la capitale. En revanche, à Toulouse et à Marseille, ces mêmes travailleurs ont la possibilité d’acquérir un studio de 26 mètres carrés. Dans les villes où les prix au mètre carré sont moins élevés, le pouvoir d’achat immobilier des personnes touchant le salaire minimum augmente considérablement. Par exemple, à Mulhouse, elles peuvent acquérir un logement de 70 mètres carrés, à Saint-Étienne de 68 mètres carrés, ou encore à Limoges de 55 mètres carrés.
Par ailleurs, les personnes percevant le Smic ont accès à plusieurs dispositifs pour augmenter leur capacité d’emprunt. Par exemple, il est possible de solliciter un prêt à taux zéro. Ce prêt sans intérêt, soumis à des critères de revenus, peut être demandé à la banque en complément d’un prêt immobilier classique pour l’achat d’une résidence principale.
Certaines institutions vont même jusqu’à proposer à leurs clients des offres spéciales permettant de « booster » leurs crédits immobiliers en doublant le montant du prêt à taux zéro (PTZ). Les ménages à revenus modestes peuvent également bénéficier d’un prêt d’accession sociale, offrant des conditions avantageuses sous réserve de ressources spécifiques.
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