Alors que la guerre entre Israël et le Hamas fait rage, les rebelles houthis ont initié une série d’attaques visant les navires qui traversent la mer rouge. Depuis près d’un mois, ces attaques ont eu pour conséquence la réduction du trafic maritime de 22%. Si la situation perdure, les répercussions économiques pourraient êtres importantes et une hausse générale des prix serait à craindre.
En effet, les Houthis sont déjà parvenus à déstabiliser le trafic maritime de la mer rouge, et ce, en menant des attaques ciblées sur les navires commerciaux qui pour beaucoup sont désormais contraints de faire un détour par l’Afrique du sud pour assurer leur sécurité.
Pour rappel, la route maritime longeant la mer rouge voit passer 30 à 35% des porte-conteneurs et accueille entre 12 et 15% du trafic mondial. Le choix de nombreux navires de passer par l’Afrique du sud engendre des coûts supplémentaires notamment en termes de transport. La plateforme de logistique Container xChage indique que le surcoût de carburant dépasse les 20%, auquel s’ajoute une surprime de 20% pour les assurances des armateurs.
L’augmentation des coûts de transport risque d’entraîner une hausse générale des prix. Valdis Dombrovskis prédit que l’ampleur de l’impact économique mondial sur les prix à la consommation dépendra largement de la durée de cette crise.
Paolo Gentiloni, le commissaire européen à l’Économie, assure que la situation actuelle en mer Rouge ne semble avoir aucun impact sur les prix de l’énergie et l’inflation pour le moment. Il souligne toutefois l’importance de suivre de près la situation, car ces répercussions pourraient se manifester dans les semaines à venir.
Les rebelles Houthis ne ciblent pas les navires russes et chinois
Valdis Dombrovskis a indiqué que la Commission européenne devra réviser ses prévisions économiques en février pour tenir compte du nouveau facteur d’insécurité en mer Rouge. En conséquence, des mesures telles que la mise en œuvre de garanties pour les navires européens traversant la mer Rouge pourraient être envisagées.
Dans le même temps, la Chine a adopté une position plus dure sur la question, appelant à mettre fin au harcèlement des navires civils et soulignant l’importance de maintenir des chaînes d’approvisionnement mondiales fluides et l’ordre commercial international, comme l’a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’un récent discours.
De son côté, Mohammed al-Boukhait, membre de la direction politique des Houthis, a rassuré sur le fait que la Chine et la Russie ne sont pas des cibles pour les rebelles houthis et a même proposé d’assurer le passage en toute sécurité de leurs navires dans la mer Rouge lors d’un échange avec le quotidien russe Izvestia vendredi.