La campagne présidentielle aux Etats Unis ne se passe pas comme le souhaiterait Joe Biden. En effet, il est en train de vivre les conséquences de sa politique à Gaza et de son soutien à Israël. Les électeurs démocrates de plusieurs Etats ont ainsi décidé de voter blanc lors des primaires du « Super Tuesday » le mardi 5 mars afin d’exprimer leur colère et d’appeler le président à arranger un cessez-le-feu.
En effet, Joe Biden est confronté à un vote contestataire en raison de sa politique à Gaza, sa campagne de réélection est d’ores et déjà mise à rude épreuve, notamment dans sept Etats où les électeurs ont décidé de le boycotter. Dans le Colorado, l’Iowa, le Massachusetts, la Caroline du Nord, le Tennessee et le Minnesota et l’Alabama, les électeurs ont voté blanc pour appeler le président à obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
Joe Biden a remporté l’ensemble des 15 Etats votants pour les primaires ce jour-là , mais dans le Minnesota, qui compte l’une des plus importantes communautés musulmanes aux États-Unis, plus de 40 000 électeurs ont déposé un bulletin blanc dans l’urne. Cela représente environ 20 % des votes blancs, selon les résultats partiels annoncés dans la nuit de mardi à mercredi.
Campagne présidentielle aux Etats Unis : La réélection de Joe Biden face à Donald Trump menacée
Selon les données d’Edison Research, des étudiants, des femmes issues des banlieues et des militants juifs libéraux ont rejoint les Américains musulmans pour voter « sans engagement ». De plus, la position de Washington dans le conflit, en accord avec l’approche historique des États-Unis envers Israël, suscite également le scepticisme des jeunes générations.
Bien que le président américain ait récemment exprimé son mécontentement face à la détérioration de la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne, son soutien pour Netanyahou a été remis en question. Cette dynamique s’est manifestée lors des primaires démocrates dans le Michigan le 27 février dernier, où un peu plus de 100 000 électeurs ont exprimé leur désaccord en déposant des bulletins blancs dans les urnes.
Les électeurs ne sont pas les seuls à critiquer la position de Washington dans le conflit entre Israël et le Hamas. En janvier, Tariq Habash, un haut responsable du ministère de l’Éducation américain nommé par Joe Biden, a démissionné, affirmant qu’il ne pouvait pas « représenter une administration qui n’accorde pas la même valeur à toutes les vies humaines ».
En mars, plusieurs dizaines de démocrates, y compris des modérés et des partisans d’Israël à la Chambre des représentants, ont envoyé une lettre au président réclamant un cessez-le-feu temporaire. Cela montre une inquiétude croissante parmi les démocrates concernant le conflit qui a coûté la vie à au moins 30 717 personnes dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
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